L’occupation humaine des Hautes Vosges est une histoire déjà ancienne. Des hommes de la préhistoire, utilisant les passages d’altitude, aux activités agricoles et touristiques d’aujourd’hui, en passant par les chasseurs du moyen âge, les défrichements menés par les monastères, ou les péripéties des contrebandiers durant les annexions allemandes, la dure histoire des hommes et de la colonisation de la montagne est riche. De petites histoires, qui font la grande, avec un H majuscule, mais aussi riches d’enseignement car c’est souvent à la lumière du passé que s’éclaire le présent et que l’on imagine le futur.
Les habitats (temporaires) des montagnes vosgiennes sont les marcaireries. Ce sont des fermes d’altitude utilisées pendant l’estive. Le fermier, appelé marcaire (le terme vient de l’allemand Milch, lait, qui a donné Melkerei, laiterie), monte avec ses bêtes dès la fin de la mauvaise saison. Il passe tout l’été en altitude et ne redescend qu’aux premiers froids. Il s’occupe de son troupeau et récolte le lait qui lui servira à la confection de ses fromages. De nos jours la plupart des anciennes marcaireries se sont transformées en « fermes-auberges » qui, en plus de leurs activités pastorales, accueillent, nourrissent et hébergent les touristes et les randonneurs de passages. D’autres anciennes fermes sont devenues des refuges, accueillant tous les pratiquants de la montagne. On a su, dans la plupart des cas, conserver le caractère rustique et l’architecture originale des bâtiments.
Autre architecture remarquable du massif du Grand Ballon, l’église abbatiale de Murbach, surgit du vallon du Belchenthal, au nord-est du sommet des Vosges. Fondée à l’époque mérovingienne elle témoigne de la puissance des abbayes médiévales et de leur importance, tant spirituelle qu’économique, dans la colonisation et le développement de ces contrées sauvages.