De 1940 à 1997

L’hôtel, fermé à cause de la guerre, ne fut pas abandonné pour autant. Il fut régulièrement visité par la commission de l’hôtel de la section « Grand Ballon » et plus particulièrement par son président Monsieur Julien Vogelweith.

Par une lettre de M. Vogelweith, nous avons appris que l’hôtel fut fermé le 26 octobre 1939. Les provisions –vins, spiritueux, conserves– ainsi que l’argenterie et une partie de la literie furent entreposés en différents endroits dans la vallée pour répartir les risques. Madame Debenath et sa sœur Georgette Tondre avaient quitté l’hôtel après fermeture des portes et fenêtres. Abandonné et sans chauffage, l’intérieur de l’hôtel devait présenter un bien sinistre spectacle.

L’hôtel reprit vie à partir de 1947, mais il était dans un triste état. Néanmoins, il fonctionna grâce aux soins attentifs de Madame Debenath et de Madame Tondre. Mais après 40 années d’existence, il fallait bien moderniser sérieusement notre établissement. Ainsi furent décidés des travaux de grande ampleur. Tout d’abord, l’entrée principale, coté Nord fut supprimée et remplacée par une deuxième salle à manger, salle que nous appelons « salle panoramique » car elle fait découvrir un large horizon, d’est en ouest en passant par le nord. Cette nouvelle salle à manger fut inaugurée en novembre 1961 par le président du Comité Central du Club Vosgien, le doyen Robert Redslob. Ce fut également la dernière fois que le président monta au Grand Ballon, il décéda quelques mois plus tard. La suppression de l’entrée principale Nord, nécessita son transfert et l’aménagement de l’entrée de la façade Sud comme nouvelle entrée.

Un autre problème restait la cuisine qui ne correspondait plus aux normes et surtout à l’affluence au Grand Ballon. Il fallait la moderniser afin de garder à l’hôtel ses « 2 étoiles » et améliorer les conditions de travail du personnel. L’agrandissement de la cuisine fut réalisée par le transfert des W.C. du rez-de-chaussée au sous sol, au lieu et place de la chapelle. Alors que la construction de la salle à manger panoramique avait été financée par Madame Debenath en contrepartie d’un blocage des loyers sur 18 ans, les travaux concernant les W.C. et cuisine furent pris en charge par le Comité Central grâce à un emprunt souscrit auprès des membres en novembre 1970.

 

Par la suite et après de longues négociations, la clause de blocage des loyers fut renégociée et indexée, afin de pouvoir faire face aux travaux suivants. Réalisation des escaliers externes de secours, isolation du grenier, installation de nouvelles pompes à la source, changement du chauffage. Comme tout bâtiment de cette importance, le chalet hôtel a toujours nécessité des travaux d’une certaine importance.

Mais c’est en 1991, que furent réalisés les travaux les plus importants que connut l’hôtel du Grand Ballon. Dix nouvelles chambres, entièrement rénovés et pourvues du confort moderne, douche et W.C.  sont installées dans la partie Est du bâtiment.  Toutes les fenêtres anciennes furent entièrement remplacées par des fenêtres en plastique. Une installation de détection d’incendie et portes coupe feu augmentèrent la sécurité du bâtiment. Tous ces travaux furent financés par un nouvel emprunt sur une durée de 15 ans. Le bâtiment, qui constituait la buvette, n’était plus utilisé comme tel et par manque d’entretien tombait progressivement, mais inexorablement en ruine. Il en était de même du bâtiment qui servait de hangar.

En 1990, la fille de Marie Debenath, Elisabeth avec son mari Pascal Brille prirent le relais pour la gestion de l’hôtel-restaurant. M. Brille ayant déjà son propre restaurant à gérer, annonça le 26 juin 1996 qu’il résilie le bail pour la gestion de l’hôtel le 1.1.1997. Une nouvelle fois l’hôtel dut fermer ses portes.

En mars 1997, la Fédération du Club Vosgien lança un appel à dons, mais le 19 avril 1997, une assemblée générale consacrée au Grand Ballon décida la vente de l’hôtel. Après diverses péripéties et grâce à deux dons très importants, le Club Vosgien de Strasbourg a pu racheter l’hôtel en faisant valoir un droit de préemption.